Dans une interview publiée par l'AGEFI, le Directeur général de Fund Channel, Pierre-Adrien Domon, a discuté de l'évolution du paysage de la gestion de trésorerie dans "Gestion de trésorerie : place à l'optimisation du cash."
Il a souligné que notre initiative, Fund Channel Liquidity, a récemment reçu un prix de la part de l'AFTE lors du Treasury Innovation Day. Cette offre tire parti de notre plateforme à architecture ouverte pour intégrer les capacités technologiques et de service du groupe Crédit Agricole.
Publié le 24 avril 2025 par Rejane Reibaud
Une concurrence encore faible en France
En Europe, et particulièrement en France, la concurrence reste limitée. « Aux Etats-Unis, ces plateformes sont en
place depuis longtemps. En France, les trésoriers souhaitent désormais des solutions multigestionnaires et
multibanques pour diversifier leurs contreparties et accéder aux meilleures opportunités, constate Cyril Merkel,
président de la commission placements de l'Association française des trésoriers d'entreprise (AFTE). Des
tentatives ont été faites par le passé mais ces projets nécessitent des investissements lourds et du temps. Nous
observons aujourd'hui l'émergence de nouvelles initiatives intéressantes. »
Parmi ces initiatives figure Fund Channel Liquidity, lancée par Fund Channel filiale commune d'Amundi et Caceis
qui a reçu un prix au dernier Treasury Innovation Day de l'AFTE. Cette offre repose sur la plateforme historique
en architecture ouverte de Fund Channel, déjà active auprès de plus de 600 sociétés de gestion pour un total de
520 milliards d'euros d'actifs intermédiés. « C'est en dialoguant avec les grands comptes entreprises du groupe
Crédit Agricole que nous avons identifié les besoins spécifiques des trésoriers », explique Pierre-Adrien Domon,
directeur général de Fund Channel.
La blockchain est une alternative sérieuse aux acteurs traditionnels comme Swift, Euroclear ou les agents de
transfert. Mais elle ne propose pas encore toute la couche logicielle nécessaire
Pierre-Adrien Domon, directeur général de Fund Channel
Ce développement stratégique ouvre à Fund Channel trois nouveaux marchés : les entreprises, les fonds
monétaires, et l'international hors Europe. Il a été rendu possible grâce à la brique « tenue de compte et
conservation » apportée par Caceis, entré au capital il y a trois ans aux côtés d'Amundi.
La plateforme intègre également un outil d'analyse de portefeuille issu de l'univers Amundi Technology. A l'instar
de ses concurrents anglo-saxons, elle cible les grandes entreprises du CAC 40 et du SBF 120, tout en jouant la
carte de l'identité européenne, un atout qui gagne en importance.
La remontée des taux d'intérêt, qui permet aux fonds monétaires de reconstituer leurs marges et d'attirer
davantage de capitaux, a incontestablement contribué au regain d'investissements technologiques des acteurs.
Mais Fund Channel devra compter avec un concurrent européen de poids : Calastone, société technologique
basée à Londres et présente dans 56 pays. Calastone se positionne comme le leader mondial de la connectivité
des fonds communs de placement. Sa plateforme Money Market Services, destinée depuis quatre ans aux
trésoriers d'entreprise et aux institutions financières, repose elle aussi sur une infrastructure éprouvée.
Compatible avec les TMS des entreprises, elle revendique déjà 300 clients à travers le monde. « Notre offre est
modulaire : nous proposons à la fois un accès direct pour les trésoriers et une présence en marque blanche,
c'est-à-dire en arrière-plan, pour automatiser les portails d'autres acteurs, comme Mosaic de Goldman Sachs,
détaille Edward Lopez, responsable de l'offre chez Calastone. Nous sommes un peu l'électricité derrière les murs.»
Les avancées technologiques récentes, et notamment les expérimentations en cours sur la blockchain ,
pourraient-elles bouleverser ce modèle? « Tout dépend de la proposition de valeur, analyse Pierre-Adrien
Domon. Sur le plan de la tenue de compte, la conservation et le routage des ordres, la blockchain est une
alternative sérieuse aux acteurs traditionnels comme Swift, Euroclear ou les agents de transfert. Néanmoins, la
gestion de la ‘patte cash' (ou liquidité) reste un défi important pour l'intégration de la blockchain dans les
transactions financières, notamment pour les fonds monétaires. Et aujourd'hui, la blockchain ne propose pas
encore toute la couche logicielle nécessaire : gestion de portefeuille, pilotage de trésorerie, reporting,
transparisation... » Selon nos informations, plusieurs plateformes envisagent néanmoins d'intégrer des briques
blockchain à leur architecture, non comme concurrentes, mais comme complément technologique.